mercredi 13 janvier 2010

Qui était Charlotte Corday ?


Marie-Anne-Charlotte de Corday d'Armont est née le 27 juillet 1768 dans le pays d'Auge. Son père était un petit noble normand sans grande fortune. Par sa mère, Charlotte était l'arrière petite-fille de Corneille.

Charlotte Corday a été pensionnaire à l'Abbaye-aux-Dames à Caen. Elle a donc reçu une bonne éducation. En plus des auteurs classiques, elle lisait Rousseau et les philosophes et s'intéressait aux idées nouvelles. Elle est décrite comme une personne décidée, sûre d'elle, aux idées bien arrêtée. Sa foi s'exprime par un goût du sacrifice, de la mort jeune.


Pourquoi a-t-elle assassiné Marat ?

Pendant la Révolution Française, elle se rapproche des Girondins (Brissot, Condorcet...). Vous vous rappelez sans doute qu'ils s'opposent aux Montagnards (Robespierre, Danton, Marat...). Charlotte Corday est horrifiée par les propos violents tenus par ces derniers. Sa haine se cristallise sur Jean-Paul Marat, qu'elle rend responsable de la Terreur, notamment parce qu'il a déclaré « Je ne croirai à la République que lorsque la tête de Louis XVI ne sera plus sur ses épaules ». Elle décide donc de l'assassiner.

En juillet 1793, elle quitte Caen pour Paris. Marat est malade, et ne sort plus de chez lui. Elle essaye donc de se faire recevoir à son domicile. Le 13 juillet, après avoir essayé 2 fois de le rencontrer, elle lui envoie un billet : « Je viens de Caen, votre amour pour la patrie doit vous faire désirer connaître les complots qu’on y médite. J’attends votre réponse. »

Le soir, Marat accepte de la recevoir. Il est dans sa baignoire. Souffrant d'un eczéma généralisé, il prend de longs bains d'amandes et de kaolin pour se soulager. Charlotte, qui avait caché un couteau dans son corsage, le poignarde. Elle est maîtrisée par Simone Evrard, la maîtresse de Marat, et les domestiques.

Le 16, elle apparaît devant le tribunal révolutionnaire et est condamnée à mort. Pendant le procès, on lit une lettre qu'elle avait adressée la veille à son père :

« Pardonnez-moi, mon cher papa, d’avoir disposé de mon existence sans votre permission. J’ai vengé bien d’innocentes victimes, j’ai prévenu bien d’autres désastres. Le peuple, un jour désabusé, se réjouira d’être délivré d’un tyran. Si j’ai cherché à vous persuader que je passais en Angleterre, c’est que j’espérais garder l’incognito, mais j’en ai reconnu l’impossibilité. J’espère que vous ne serez point tourmenté. En tout cas, je crois que vous auriez des défenseurs à Caen. J’ai pris pour défenseur Gustave Doulcet : un tel attentat ne permet nulle défense, c’est pour la forme. Adieu, mon cher papa, je vous prie de m’oublier, ou plutôt de vous réjouir de mon sort, la cause en est belle. J’embrasse ma sœur que j’aime de tout mon cœur, ainsi que tous mes parents. N’oubliez pas ce vers de Corneille :

Le Crime fait la honte, et non pas l’échafaud !

C’est demain à huit heures, qu’on me juge. Ce 16 juillet. »


C'est sur la place de la Révolution (place de la Concorde) qu'elle est exécutée le 17 juillet 1793 à 17h, vêtue de la chemise rouge qu'on réservait aux assassins et aux empoisonneurs.

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